- Cet évènement est passé
Est-on vraiment obligé d’avoir des actionnaires pour faire fonctionner correctement les entreprises ? (Châteauroux)
5 février 2020 - 18 h 30 min 21 h 00 min
Est-on vraiment obligé d’avoir des actionnaires pour faire fonctionner correctement les entreprises ? Comment construire les conditions d’une gestion démocratique, écologique et responsable des lieux de travail ?
Carrefour des idées
Mettant fin à une lente mais régulière progression des droits des travailleurs et de leur protection sociale, notamment depuis la Libération et jusqu’à la fin des années 70, le capitalisme à lancé, au tournant des années 80, une brutale contre-offensive et a progressivement repris l’avantage, au point d’apparaître comme ayant définitivement triomphé dans les années 90-2000.
Après avoir promis monts et merveilles, (la mondialisation heureuse) il se révèle être une machine infernale produisant de la régression sociale et des inégalités, incapable de faire face au changement climatique, et sécrétant une montée générale de l’autoritarisme en lieu et place de la démocratie promise.
Face à cela, les programmes de la gauche institutionnelle estiment qu’il faut repartager les richesses et orienter le capitalisme dans le sens de l’intérêt général. Si les profits des entreprises n’ont jamais été aussi imposants, ne pourrait-on pas les réduire pour faire place à plus de social et d’écologie ? se demandent la quasi totalité des partis et syndicats de cette gauche institutionnelle .
Mais ce n’est guère possible car la valeur des actions, donc la richesse des actionnaires, est déterminée non pas par la bonne santé et la rentabilité de l’entreprise mais par sa capacité à distribuer des dividendes plus gros que ceux de ses concurrentes (au détriment des salaires et des investissements) : donc les actionnaires vont mécaniquement et inéluctablement là où les dividendes sont les plus gros, mettant en difficulté, voire en péril, l’entreprise qu’ils abandonnent en vendant leurs actions pour en acheter d’autres plus juteuses.
Une politique sociale et écologique sérieuse doit donc exproprier les actionnaires pour laisser place à des entreprises autogérées par leurs salariés, les usagers et les citoyens.
Une nouvelle définition de la démocratie se dessine : une rencontre permanente entre des travailleurs et des usagers ou citoyens pour décider et réaliser ensemble.
Cela nécessite de sortir du cadre des réformes « paramétriques » du système capitaliste (un peu plus de ceci, un peu moins de cela dans un capitalisme maintenu) pour mettre en œuvre une réforme SYSTÉMIQUE de l’économie et de la société tout entières.
Débat avec Bernard Friot et Benoît Borrits
Un autre débat sur le même thème est prévu au même endroit à la même heure avec Emmanuel Dockès le mercredi 18 mars